L’humour noir, c’est cet art subtil qui nous fait rire avec ce qui, d’habitude, ne fait rire personne. Un humour grinçant, absurde ou cruel, qui joue avec les tabous, la mort, la maladie, le handicap ou les sujets sensibles. Très présent dans les spectacles d’humoristes, sur les réseaux sociaux ou dans les échanges entre amis, il séduit autant qu’il dérange. Pourquoi certaines personnes en raffolent quand d’autres s’en offusquent ? Dans cet article, on vous explique ce qu’est vraiment une blague d’humour noir, on vous en partage quelques exemples (choisis avec précaution) et on revient sur les limites à ne pas franchir. Parce qu’il y a une différence entre choquer pour rire… et choquer pour blesser.
C’est quoi une blague d’humour noir ?
L’humour noir, aussi appelé humour sombre ou noirceur comique, désigne une forme d’humour qui traite de sujets graves, tragiques ou tabous avec ironie, dérision ou cruauté. Le terme est popularisé par André Breton en 1940 dans son « Anthologie de l’humour noir ». C’est un humour décalé qui peut faire rire en évoquant la mort, le handicap, la guerre, la misère ou les catastrophes. Il repose souvent sur un décalage entre la gravité du sujet et la légèreté du ton. Une bonne blague d’humour noir joue sur le second degré, l’absurde et la provocation maîtrisée.
Pourquoi l’humour noir fait-il rire (ou dérange) ?
Le rire provoqué par l’humour noir vient de la surprise, de la transgression des normes sociales ou de la catharsis : on rit de ce qui nous angoisse. En rendant risible ce qui fait peur, l’humour noir permet parfois de prendre de la distance avec la souffrance ou la réalité. Mais tout le monde n’y est pas réceptif. Certaines personnes peuvent se sentir choquées, blessées ou exclues par une blague trop cruelle ou mal calibrée. L’humour noir agit comme un miroir : il reflète les valeurs, les tabous et les contradictions d’une société.
Exemples de blagues humour noir (à ne pas sortir à table)
Voici quelques exemples classés par thématiques (attention, c’est du second degré !) :
- Mort : « Pourquoi les cimetières sont les endroits les plus calmes ? Parce que tout le monde est mort de fatigue. »
- Handicap : « Que dit un aveugle quand on lui donne du papier de verre ? – C’est écrit en braille ! »
- Guerre : « Les soldats sont comme des timbres : on les colle dans un coin et ils finissent au front. »
- Maladie : « Ma grand-mère a un cœur en or… elle est morte pendant un scanner. »
- Absurdité : « J’ai acheté un puzzle pour mon frère aveugle. Il cherche encore l’image. »
Quelques autres perles grinçantes à ne pas manquer :
- « C’est l’histoire d’un mec qui a 5 bites. Son slip lui va comme un gant. »
- « Qu’est-ce qui sent à la fois les pieds, le cul et la teuch ? Un collant roulé en boule. »
- « C’est l’histoire d’un zoophile qui prend son élan. »
- « Une histoire sans queue ni tête : celle de l’eunuque décapité. »
- « Tu connais le cri du spermatozoïde ? Bah la prochaine fois, au lieu d’avaler, tu croques. »
- « C’est l’histoire d’un poil. Avant il était bien, maintenant il est pubien. »
- « Quelle est la différence entre un rappeur et un campeur ? Le rappeur nique ta mère et le campeur monte ta tente. »
- « Tu connais la définition d’un déséquilibré sexuel ? C’est un mec qui bande et qui tombe en avant. »
- « Une fesse gauche rencontre une fesse droite : Tu ne trouves pas que ça pue dans le couloir ? »
- « Comment appelle-t-on un préservatif pour statue ? Une capote en glaise. »
- « C’est l’histoire du nain aux 27 enfants. Elle est courte, mais elle est bonne. »
- « Quel est le pire moment dans la vie d’une poule ? Quand elle passe du coq à l’âne. »
- « Un tampon dit à un préservatif : Si tu craques, on se retrouve tous les deux au chômage ! »
- « Quelle est la différence entre les hommes et la neige ? Aucune, on ne sait pas combien de centimètres on aura ni combien de temps ça durera. »
- « L’amour, c’est comme les cartes : Si on est seul, il vaut mieux avoir une bonne main. »
- « Deux hommes parlent sur un banc : – Tu ferais quoi si aujourd’hui c’était la dernière journée avant la fin du monde ? – Je me taperais tout ce qui bouge. Et toi ? – Bah du coup moi je bougerais pas… »
- « Quel est le point commun entre les maths et le sexe ? Plus il y a d’inconnues, plus c’est chaud. »
- « Deux femmes discutent : – Tu fumes après l’amour ? – Je sais pas, j’ai jamais regardé. »
Certaines font rire, d’autres mettent mal à l’aise. C’est normal. L’humour noir n’a pas vocation à faire l’unanimité.
Peut-on rire de tout ?
L’humour noir et ses limites La liberté d’expression permet de rire de tout, mais pas avec tout le monde. C’est ce que rappelait Desproges. Juridiquement, une blague peut être punie si elle incite à la haine ou à la discrimination. Ce n’est pas le thème qui pose problème, mais la manière dont il est traité et la cible visée. Contexte, intention, timing : tout compte. Certains humoristes comme Dieudonné, Blanche Gardin ou Ricky Gervais ont souvent flirté avec cette limite, provoquant débats, controverses et censures. L’humour noir demande de la finesse. Sans cela, il peut vite basculer dans l’offense gratuite.
Peut-on utiliser l’humour noir en communication ou marketing ?
Certaines marques ont tenté l’humour noir en pub, avec plus ou moins de succès. Burger King, Oasis ou Cuisinella ont joué avec des campagnes choc, parfois ironiques, parfois limites. L’humour noir en marketing est un pari risqué : il peut attirer l’attention, créer le buzz, mais aussi diviser ou nuire à l’image de marque. Pour que ça fonctionne, mieux vaut miser sur un humour absurde, de l’auto-dérision ou un ton décalé assumé. Et toujours bien connaître sa cible avant de se lancer.
Conclusion
L’humour noir est un art délicat. Il peut faire réfléchir, choquer, libérer ou blesser. Il révèle nos limites personnelles et sociales, nos tabous, nos peurs. Bien maîtrisé, il permet un rire intelligent. Mal utilisé, il peut vite devenir destructeur. Alors, peut-on rire de tout ? Sans doute. Mais pas avec tout le monde.